« J'ai enfreint toutes les règles avec Megalopolis. » C’est Francis Ford Coppola lui-même qui le dit. Dans les colonnes du Point où il se livre à un entretien passionnant à propos de son nouveau film, en salle aujourd’hui. Dès sa première projection au festival de Cannes, au Point, nous l’avons défendu. Parce que nous l’avons beaucoup aimé. Outrancier ? Oui. Clinquant ? Oui. Mais comme Apocalypse Now ou Le Parrain était outranciers, clinquants. Ce qui ne les empêche pas d’être des films inoubliables, originaux, puissants. Megalopolis, torrent d'amphétamines, d'or et d'ambition, c’est l’Amérique d’aujourd’hui vue à travers le prisme de la Rome antique. Et ce n’est pas nous, qui consacrons chaque semaine dans Le Point une « Minute antique » à notre actualité, qui allons vous dire que ce n’est pas pertinent. Les points de comparaison entre les deux mondes, en effet, sont légion. Coppola l’énonce lui-même : « Les germes de ce qui a détruit la République romaine sont à l'œuvre dans l'Amérique d'aujourd'hui. À l'approche de l'élection présidentielle, le pays va soit consacrer un dictateur à vie, soit se doter d'une vraie République. » Catastrophiste ? Non, car à 85 ans, le cinéaste invite aussi avec son péplum rétro-futuriste à réveiller en nous les utopies qui dorment : « Ce n'est pas parce que le monde semble aujourd'hui dans une situation catastrophique que c'est ce qui doit l'attendre. » Les leçons de vie de Coppola, c’est ci-dessous… Christophe Ono-dit-Biot |