Dans une mission de radio entendue rcemment, lessayiste Jacques Julliard stonnait de ce que les religions, durant cette pandmie, naient pas eu une parole desprance et n'aient pas voqu, alors que lheure sy prtait, les "fins dernires". Il est vrai, et dautres lont constat avant lui, que les discours eschatologiques nont plus cours dans nos glises. Les "fins dernires" sont en effet tombes dans les oubliettes. On ne "meurt" plus, on "dcde" ou, pire encore, on "part", on "disparat". trange poque o mourir relve du cach, de linavouable et, osons le dire, de lindcent. Comme si nous navions plus besoin, ou envie, de croire que la vie est "lantichambre de la vraie vie" (Bossuet). Et que nous ne savions plus vraiment parler de ce que nous deviendrons notre mort. tonnons-nous ensuite que beaucoup se tournent vers mdiums et voyants pour tenter dentrer en contact avec leurs dfunts. Ne serait-il pas temps de renouer avec une "pastorale de la joie" qui ose dire, avec force, quune vie ternelle nous attend, que nos morts nous attendent, et que le mystre du mal nous sera enfin dvoil ? "Nous sommes des tres spirituels vivant une aventure humaine", disait Teilhard de Chardin. Nous ne disparaissons pas, nous ne partons pas, nous mourons, et retrouvons la vie pour laquelle nous sommes faits : une vie spirituelle. |