La crise énergétique aura au moins eu un mérite. Celui d’accélérer le développement du photovoltaïque, tant auprès des particuliers que des entreprises. Avec, dans les deux cas, la possibilité d’accroître son autonomie. D’après l’association Solar Power Europe, le marché des équipements solaires a ainsi fait « fois deux » l’an dernier. Cette effervescence a aussi été l’occasion pour beaucoup de découvrir les bonds en avant réalisés par la technologie. Que ceux qui en sont restés aux bons vieux panneaux photovoltaïques qui enlaidissent les toits des maisons individuelles révisent leur jugement. Aujourd’hui, on peut s’équiper avec des tuiles solaires qui s’adaptent à tous les styles de construction. Fabriquées en céramique, ardoise, terre cuite ou béton, elles intègrent des petites cellules de silicium. On peut aussi opter pour des tuiles thermiques qui récupèrent la chaleur via un liquide caloporteur. Jamais en retard d’une innovation de rupture, Elon Musk s’est positionné sur ce marché via sa tuile Solar Roof, qu’il commercialise sur le marché américain. En France, Edilians, ex-Imerys Toiture, creuse le sillon. Mais les progrès les plus récents viennent de nouveaux supports : les films solaires. Là aussi, les Français sont dans la course. Filiale du groupe Armor, Asca a développé un film souple et transparent qui peut être posé sur les vitrages des bâtiments comme une seconde peau. Particularité du dispositif, il fonctionne grâce à une encre qui réagit au soleil. Pas besoin de métaux rares, donc. Dans un autre genre, Solar Cloth a développé un procédé d’intégration de cellules de cuivre, indium, gallium et sélénium à un support textile. D’abord imaginée pour la voile, cette solution peut aussi être déclinée pour des applications de mobilité ou d’agrivoltaïsme. Mais on peut d’ores et déjà anticiper sur des usages futurs. L’université de Nottingham Trent montre la voie avec un tissu équipé de microcellules permettant de recharger un mobile. La domestication de l’énergie solaire ne fait que commencer.