L'appétit pour le podcast est croissant | | Semaine chargée dans l'univers des médias. Alors que la 4e édition de Médias en Seine battait son plein ce mardi 12 octobre, réunissant plus de 6 000 participants, Paris Podcast Festival préparait sa rentrée, du 14 au 17 octobre, avec une bonne nouvelle pour le marché du podcast : 33 % des Français en écoutent en 2021, contre 22 % en 2019, selon une étude CSA. « L'appétit pour le podcast est croissant. La dynamique est là », estime Katia Sanerot, directrice générale et associée Louie Media, à Médias en Seine. Un constat partagé par Gabrielle Boeri-Charles, cofondatrice et directrice générale de Binge Audio, qui se félicite de la variété des acteurs présents sur le secteur – les studios de podcast tels que Nouvelles Écoutes, Binge Audio, Louie Media, les stations de radio, la presse écrite –, preuve d'un écosystème « sain ». On fait le point. Le podcast, pratique culturelle bien instaurée « C'est un média qui continue clairement de recruter », affirme Julie Gaillot, directrice du pôle Society du CSA, lors de la présentation de la 3e étude du CSA/Havas Paris/Podinstall sur « Les Français.e.s et le podcast natif ». (Nouveauté de cette année : le rapport a été écrit en écriture inclusive.) L'écoute de podcasts natifs concerne désormais 1/3 des Français de 18 à 64 ans. Le podcast est devenu un « véritable réflexe », près de 80 % des auditeurs hebdomadaires déclarent que le podcast fait partie de leur quotidien – 74 % l'année dernière, avec « une montée en puissance très forte des contenus jeunesse » : + 10 points en seulement un an. Une préférence pour les formats de 5 à 15 minutes Les auditeurs hebdomadaires sont adeptes des formats courts, d'après les résultats de l'étude. 34 % consomment des formats de 5 à 10 minutes et 38 % des formats de 10 à 15 minutes. Seulement 5 % écoutent des formats de plus d'une heure contre 13 % en 2020 ! « On est sortis de cette période particulière – le confinement – où les auditeurs avaient plus de temps », contextualise Julie Gaillot. Message reçu par Amazon Music qui a annoncé le lancement de son premier podcast original en France « 21 jours sans sucre » de Pénélope Bœuf – avec une durée par épisode de 9 minutes ! Il n'empêche que de gros efforts sur de longs formats s'avèrent payants. C'est le cas de Louie Media avec « Ou peut-être une nuit », une enquête podcast sur l'inceste déclinée en six épisodes de quarante-cinq minutes de Charlotte Pudlowski, qui a été « un des podcasts les plus écoutés en France l'année dernière », selon Katia Sanerot, avec 1 million d'écoutes. 50 % des personnes qui ont lancé ce podcast l'ont écouté jusqu'à la dernière minute. Le podcast reçoit aujourd'hui de nouvelles écoutes, avec une actualité récente : une adaptation littéraire chez Grasset et la remise du prix Philippe Chaffanjon. Au passage, « nous avons beaucoup de contenus evergreen » (comprendre intemporels), se félicite la directrice générale de Louie Media. Et les marques là-dedans ? 87 % des auditeurs hebdomadaires estiment que proposer des podcasts est un bon moyen de communiquer pour une marque. 78 % seraient intéressés à ce que les marques qu'ils aiment proposent leurs propres podcasts. Ainsi, les entreprises qui proposent des podcasts natifs sont perçues comme plus proches de leurs consommateurs à 82 % et crédibles à 73 %. « L'audience du podcast natif est une audience qualitative, un public jeune avec un pouvoir d'achat élevé qui vit dans des grandes villes », poursuit Julie Gaillot. Et d'ajouter que 77 % des auditeurs hebdos ont déjà eu envie de se renseigner sur un produit ou une marque, après une pub au début d'un podcast. Pour l'heure, la pub n'est pas perçue comme irritante, parce qu'elle « s'intègre bien dans le flow du podcast natif ». | | | JUNGLE STORIES | Médias en Seine : une édition qui se veut résolument optimiste « Les médias vont un peu mieux que ce que l'on pourrait croire », affirme David Barroux, rédacteur en chef des Echos, en guise de préambule à la 4e édition de Médias en Seine, organisée ce mardi 12 octobre par Les Echos et Franceinfo. À l'heure où le prix Nobel de la paix 2021 a été décerné à deux journalistes, le Russe Dmitri Mouratov et la Philippine Maria Ressa, cette édition souhaite dresser un état des lieux optimiste du monde médiatique, après « une période de pandémie où on a tous eu le blues ».
A lire sur storyjungle.io | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | LinkedIn dit au revoir à la Chine. « Nous sommes confrontés à un environnement d'exploitation beaucoup plus difficile et à des exigences de conformité plus strictes en Chine », admet l'entreprise dans un communiqué datant du 14 octobre. Le géant informatique américain Microsoft, dont les débuts en Chine datent de février 2014, prévoit son départ d'ici à la fin de l'année. Le sénateur américain Rick Scott a qualifié cette décision « d'acte de soumission à la Chine communiste », dans une lettre adressée au directeur général de LinkedIn, Ryan Roslansky, et au patron de Microsoft, Satya Nadella. Pourquoi c'est un pavé ? Pour Le Monde, « cette fermeture marque le retrait du dernier grand réseau social américain en Chine où les autorités ont renforcé ces derniers mois leur contrôle sur le secteur de l'Internet ». Le régulateur chinois d'Internet avait déjà tenté de serrer la vis en demandant à l'entreprise de mieux réglementer ses contenus. Pour autant, la plateforme ne compte pas lâcher complètement cette part de marché et lancera cette année InJobs, une application d'emplois autonome qui ne comprendra ni flux social ni possibilité de partage des messages ou d'articles. | UN FORMAT À LA LOUPE | | Même l'économie de la création n'échappe pas à la loi du marché. Le top : 1 % des streamers Twitch gagnent plus de 50 % de tous les revenus. 1 % des podcasters gagnent presque tous les revenus publicitaires. Les 10 premiers créateurs de newsletters Substack gagnent 20 millions de dollars. C'est la loi du « Winner takes it all ». Elle s'applique non seulement dans la presse, mais aussi chez les nouvelles plateformes. Celles-ci ont « longtemps fait miroiter l'espoir de donner du pouvoir aux petites voix, pour finalement voir les grands créateurs récolter les plus gros bénéfices », souligne Axios. Les nouvelles fonctionnalités de pourboires et de micropaiements, qui doivent permettre une rémunération correcte aux créateurs, ne sont pour l'heure pas abouties. Par exemple, comme le rapporte TechCrunch, la fonctionnalité de pourboire « Super Follows » de Twitter a connu des « débuts peu encourageants » : au cours de ses deux premières semaines, elle a seulement engrangé 6 000 dollars de revenus aux États-Unis. Et 600 dollars au Canada... De son côté Twitch tente d'aider les petits streamers avec le lancement d'une nouvelle fonctionnalité "Boostez ce stream", qui a provoqué de "vives inquiétudes". | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | « Je viens casser une idée reçue selon laquelle Twitch serait exclusivement pour les gamers », expliquait Melissa Simoni, Sales Director France et Benelux de Twitch, devant l'auditoire du HubForum, grand rendez-vous des décideurs business du numérique, organisé ces 12 et 13 octobre. Si la première communauté à s'en être saisie concerne les gamers, le « live streaming » s'est aujourd'hui diversifié – passion, art, beauté, musique, sport, cuisine... On y parle de tout. La croissance de Twitch est aujourd'hui boostée par son contenu généraliste. C'est cette ouverture que la plateforme a tenu à mettre en avant dans sa dernière vidéo promotionnelle « Tout Part en Live sur Twitch ». On y voit Djimo, humoriste de la nouvelle scène de stand-up française, traverser les différents univers (qui piquent) des streamers, dans une sorte de trip psychédélique. La réalisation ultra léchée, les couleurs vives, le montage très speed valent le voyage cosmique. Et si vous voulez en savoir un peu plus sur ce qui s'est passé au HubForum, voici notre papier. | LE CONTENU QU'ON A AIMÉ FAIRE | Marché de la communication, agences : l'état des lieux « La filière communication est dans une situation de paupérisation », déclarait Bertille Toledano, présidente de BETC et coprésidente de l'AACC*, aux dernières rencontres de l'UDECAM. Au menu :Marché de la com : comment ça va ?Comment la valeur des talents en agence doit être défendu ?Après les Etats Généraux, comment dessine-t-on une relance responsable et durable dans le secteur de la communication ? A voir sur storyjungle.io | | | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Rire du covid-19 ? Près de deux ans après le début de la pandémie, Netflix a invité de célèbres humoristes français à décrocher leurs meilleures blagues dans « One night in Paris », un show entre stand-up filmés dans les comedy clubs parisiens et fiction. On y retrouve ainsi Camille Lellouche, reconvertie en livreuse Deliveroo sur les nerfs, Kev Adams à la tête d'un trafic de papier-toilette... Marrant et réalisé par Mehdi Idir, à qui l'on doit Patients, basé sur la vie de Grand Corps Malade ou encore La Vie scolaire. |
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