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L'EDITO | Kyutai, le surdoué français de l'IA qui rêve de concurrencer OpenAI | |  par Aurore Gayte Journaliste Tech Lorsque Rodolphe Saadé (CMA-CGM), Xavier Niel (Iliad) et Eric Schmidt (ex-Google) montent sur la scène de Station F le 17 novembre 2023, le secteur français de l’intelligence artificielle retient son souffle. Les trois entrepreneurs annoncent la création de Kyutai, un laboratoire de recherche en IA à but non lucratif doté de 300 millions d'euros. Sa mission ? Devenir une référence du domaine. Un an plus tard, le laboratoire a déjà signé quelques prouesses, dont la plus importante est sans conteste Moshi. Le chatbot vocal, dont une démo a été dévoilée en juillet et le code source publié en septembre, est impressionnant de rapidité.
"Quand ChatGPT est sorti, cela nous a tous impressionné de pouvoir parler à une IA. Mais dès qu’on passait en vocal, il y avait un décalage. L’interaction n’était pas bonne, la latence trop longue, cela n’était ni fluide ni expressif. Rien à voir avec une vraie conversation", détaille Patrick Pérez, le directeur général de Kyutai.
Avec l'objectif de faire mieux, Kyutai s’est mis au travail, avec succès. Au point qu'un audacieux Moshi a parfois coupé la parole à ses interlocuteurs lors de sa présentation en juillet. La "démo" publique en ligne a depuis été utilisée près de 500 000 fois.
Entre la création du laboratoire et le déploiement de Moshi, "leur rapidité est tout de même exceptionnelle. Les retours de l’écosystème sur eux sont très bons. Tout le monde a testé Moshi", observe avec fierté Mehdi Triki. Pour ce responsable des relations publiques et institutionnelles chez Hub France IA, l’association regroupant les acteurs du secteur, le travail de Kyutai avec Moshi le place dans la cour d'un OpenAI. Même si le géant américain, fondé en 2015, valorisé à 157 milliards de dollars et doté de 1 700 employés, est autrement plus imposant que le laboratoire français et sa quinzaine de chercheurs.
"Pour l'instant, Kyutai n’a pas de business model", précise Patrick Pérez. Moshi, si impressionnant soit-il, ne rapporte pas d’argent - les codes et les données d’entraînement sont open source, disponibles gratuitement. "La question de la viabilité est importante à long terme, mais nous avons le temps de voir venir. Notre dotation est importante, et nous pensons pouvoir attirer d’autres donateurs. Moshi est un tour de force qui a impressionné, cela peut donc convaincre d’autres institutions." Le coût très important de l'entrainement de modèles sera le principal défi pour une entité telle que Kyutai. Ce casse-tête a d'ailleurs incité le leader OpenAI, qui avait un statut similaire, à revoir sa structure et ouvrir une filiale à but lucratif. | |
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