Pour conserver sa libertĂ© crĂ©atrice, Hugo Tout Seul, « le phĂ©nomĂšne qui a cassĂ© internet », de son vrai nom Hugo Dessioux, a choisi dâemprunter des chemins de traverse. Des scĂšnes des ComĂ©die Clubs oĂč il sâadonne Ă sa passion du stand-up, le voici dĂ©sormais qui sâaffiche dans les rayons des librairies avec sa premiĂšre bande dessinĂ©e, Les petits de ce monde. Avec humour et tendresse, il y dĂ©cortique les petits et grands travers de notre sociĂ©tĂ©, tout en sây livrant avec sincĂ©ritĂ©, offrant le rĂ©cit dâune mĂ©tamorphose intime et une dĂ©claration dâamour « aux petits de ce monde et aux grands du sien », sans qui tout serait vain. Rencontre.
RĂȘve dâenfant « Câest difficile de poser des mots dessus, mais jâai Ă©videmment ressenti quelque chose de fort quand je suis allĂ© dans les rayons de la FNAC de ChĂątelet oĂč je passais tout mon temps petit Ă lire des BD, et que tout dâun coup jây ai vu la mienne ! Je lis des BD depuis tout petit et tous ces auteurs mâont appris quâil y avait plein de formes de narration possible, quâon peut faire rire en Ă©tant complĂštement absurde, quâon peut faire pleurer avec des dessins pourtant trĂšs cartoonesques. Avec la BD, jâai trouvĂ© une autre maniĂšre de mâexprimer, sans doute plus personnelle aussi. Et puis surtout, ça me fait super plaisir que ma BD puisse trouver sa place dans la bibliothĂšque des gens, et devenir un objet quâon sâoffre, quâon sâĂ©change. Il y a vraiment un truc beau dans le fait de sortir un objet concret et tangible ! »
Minimalisme « Quand jâĂ©tais plus jeune, jâavais un bon petit coup de crayon, pas incroyable mais meilleur que celui que jâai maintenant ! Pour cette BD, jâai choisi ces petits bonshommes-lĂ , parce que câest ce que je savais pouvoir dessiner, et ce qui correspondait parfaitement Ă ce que jâavais envie de retranscrire. Chacun y voit ce quâil veut, y projette ce quâil veut. Jâavais envie de parler de moi et de tout le monde. LâidĂ©e Ă©tait vraiment de crĂ©er le moins de parasites possible. Câest aussi pour ça que je voulais garder une typo trĂšs basique. Elle nâest vraiment pas sexy Ă lâĆil, mais au moins, elle ne vient pas ââpolluerââ le regard. Et puis ces petits bonshommes mâont aussi permis de me libĂ©rer ! Certains sketchs de la BD viennent dâĂ©lĂ©ments que jâavais Ă©crits pour une sĂ©rie qui nâa jamais vu le jour parce quâau final, mĂȘme si je les trouvais cools, je ne me voyais pas les jouer ou les faire jouer. Et câest lĂ que ces petits bonshommes ont pris le relais en permettant au lecteur de crĂ©er sa propre interprĂ©tation. Le minimalisme du dessin permet de ne fermer aucune porte, de ne pas influer sur le regard du lecteur. Chacun se fait son sketch Ă lui et câest ça que jâadore dans la BD ! Et puis câĂ©tait aussi important pour moi dâĂ©crire comme on parle vraiment aujourdâhui, de rester simple et de ne pas aller dans quelque chose de trop ââĂ©critââ pour garder ce cĂŽtĂ© drĂŽle et touchant. » |