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Vendredi 29 mars 2024

Il est 12h30 du matin, à Paris. Ce jour-là, Lizzie Philips écrit la newsletter de BibliObs. Elle a choisi d’évoquer le dernier roman de l’auteur suisse Joël Dicker, « Un animal sauvage » (éd. Rosie & Wolfe). Elle a lu ce livre quelques jours plus tôt.

Quelques jours plus tôt…

Dans un open space parisien niché au cœur d’un immeuble moderne qui domine la capitale, la journaliste s’isole pour lire « Un animal sauvage » de Joël Dicker. Elle s’étonne un peu de ces jours rayés en tête de chapitre :
« Lundi 20 juin (anniversaire de Sophie)
Mardi 21 juin
Mercredi 22 juin

→ Jeudi 23 juin 2022 »

Elle n’a pas fait de prison, contrairement à Arpad et Fauve, deux des protagonistes masculins du roman. Pourtant elle pense distraitement à ces détenus qui, eux aussi, biffent les journées écoulées en rêvant de liberté. Est-elle elle-même prisonnière ? Peut-être. Etrange, car à la différence d’Arpad et de son épouse Sophie, elle n’est pas portée sur les menottes. Alors à quoi est-elle donc enchaînée ? A ces pages, peut-être, dont elle ne sait si elles sont une relecture de « Cinquante nuances de Grey » (« D’un geste animal, il releva sa nuisette, baissa sa culotte et entra en elle »), un dépliant immobilier (il est beaucoup question de « salles de bain attenantes ») ou un guide d’optimisation fiscale (vous connaissez les bulletins de versement suisses ?) Ce n’est que quelques heures plus tard qu’elle trouve la réponse.

Quelques heures plus tard…

Il est 14h32. C’est une froide après-midi de printemps. Lizzie saisit avec effroi l’ampleur de son erreur. « Un animal sauvage », qui emprunte aussi à « L’Adversaire » de Carrère et au « Guépard » de Lampedusa, est tout simplement une œuvre proustienne. Sa matière première, c’est le temps, que Joël Dicker tord à la façon de Dali. On avance, on recule. On s’y perd complètement et on éprouve enfin le « temps perdu ». Est-ce un hasard sachant que Bernard de Fallois, l’éditeur auquel Dicker doit tout, était un grand proustien ? On le craint. Et est-ce un hasard si un détestable personnage du roman, nouveau riche et magouilleur, se prénomme Bernard ? On l’espère.

Elisabeth Philippe

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