Vous l’avez peut-être vu en coup de vent, cette semaine, "décombres" a été désigné comme LE mot de l’année 2023. Il s’est retrouvé à maintes reprises dans la presse, que ce soit en lien avec des conflits ou des tremblements de terre. "Intelligence artificielle" et "coûts de la santé" viennent compléter le podium. Pas de lune blonde, pas de lune féconde, l’équipe de QWERTZ vous propose donc une autre réalité. Et quoi de mieux qu’un roman défendant une médecine de famille fondée sur la bienveillance et l’écoute ? C’est ce que propose l’auteur et médecin Baptiste Beaulieu dans son dernier roman « Où vont les larmes quand elles sèchent ». Une bienveillance souhaitée par Sonia Baechler envers les sportifs d’élite et leur entourage, dans « Mon Dieu, faites que je gagne ». Cette autofiction dans le monde sacrificiel de la gymnastique artistique nous questionne sur ce qui doit être mis en place pour accompagner l'excellence, sans briser les corps, les âmes et les familles. Et n’oublions pas de saluer la nécessité vitale des vers de terre, organismes ô combien indispensables à la vie des sols. Dans « Humus », hormis l’intrigue principale, Gaspard Koenig nous apprend tout un tas de choses fascinantes sur cet animal. Bienveillance, salto et géodrilologie, ça sonne mieux, non ?
RURAL
Lombric à brac
Gaspard Koenig, "Humus", ed. L'Observatoire Finaliste du Goncourt, distingué par les prix Interallié et Jean Giono, le nouveau roman de Gaspard Koenig met en scène les stratégies opposées de deux jeunes biologistes. Un récit à la fois drôle et mordant sur la crise écologique et les débats qu’elle suscite. Par Catherine Fattebert
Baptiste Beaulieu, "Où vont les larmes quand elles sèchent", ed. L'Iconoclaste Médecin généraliste dans le Sud-Ouest, Baptiste Beaulieu s’inspire de son expérience pour faire le portrait d’un monde médical en péril et d’une société dans laquelle les violences sexistes sont encore légion. Mais comment le médecin, au cœur des drames de ses patients, peut-il contenir ses émotions… ou les exprimer? Par Philippe Congiusti
Sonia Baechler, "Mon Dieu, faites que je gagne!", ed. Bernard Campiche Dans la famille, il n’y en a que pour “la gymnaste”. Cette petite sœur pour qui tout le monde, à commencer par l'aînée, se sacrifie. Dans un récit féroce qu’on devine en partie autobiographique, Sonia Baechler dépeint les turpitudes de la compétition et la violence qu’un parcours de sportive d’élite impose à son entourage. Par Sarah Clément
De Michel Bussi à Agnès Ledig, en passant par Franck Thilliez ou encore Christelle Dabos, ils sont une dizaine d'autrices et d'auteurs à avoir accepté de révéler leurs Secrets d'écriture. Une collection magnifique et facile à lire qui se dévore en un après-midi. Sarah Clément
Olivier May, La Suisse en 100 histoires incroyables, ed. Auzou, p.144
De l’assassinat de l’impératrice Sissi en 1898 sur les quais de Genève, au complot raté du Valaisan Maurice Bavaud contre Hitler en 1938, en passant par le plan de sécurité alimentaire du fondateur de Migros en 1939, Olivier May choisit de montrer que l’Helvétie n’est pas aussi calme qu’elle le montre. Accessible, joliment illustré, intelligemment divisé en chapitres afin de différencier catastrophes, histoire, inventions et anecdotes, ce bel album peut facilement se substituer au classique livre de contes, pour que chaque journée contienne son petit bout supplémentaire de la surprenante histoire suisse. EI
roman
Péter Nádas, La mort seul à seul, trad. Marc Martin, ed. Noir sur Blanc, 128 p.
Enfin traduit en français, ce bref roman paru en 2002 raconte de l’intérieur l’irruption d’une crise cardiaque. Dans une description dépourvue de pathos, ironique à l’occasion, le narrateur, professeur d’une cinquantaine d’années, décrit avec minutie les sensations, les vertiges et la désinvolture de celui qui s’observe en train de partir. L’expérience de mort imminente devient alors le théâtre d’une exploration narrative et métaphysique unique en son genre. Brillant. NJ
roman
Horace Walpole, Le château d’Otrante, ed. Presses Inverses, 260 p.
Conrad, fils du Prince d’Otrante, meurt écrasé par un casque géant tombé du ciel, obligeant son père, l’intraitable Manfred, à mettre tout en œuvre pour assurer sa descendance, malgré une inquiétante prophétie. Spectres, sang et apparitions de membres géants se succèdent au fil des pages de ce roman d’Horace Walpole écrit en 1767, qui mérite amplement son titre de « premier roman gothique de l’histoire ». Tout simplement savoureux. EI
ROMAN GRAPHIQUE
Marion Canevascini, Masterkrep, ed. Antipodes, 224 p.
Après Notre Frère en 2020 et Sables mouvants en 2022, l’écrivaine et dessinatrice d’origine allemande publie un nouvel ouvrage facétieux et politique. Sous la forme de petites chroniques dessinées, Masterkrep raconte le parcours d’une narratrice qui s’engage dans une crêperie pour arrondir ses fins de mois. Elle y découvre non sans amertume la logique impitoyable d’un modèle économique basé sur le prix d’appel. Une histoire tirée d’une expérience vécue par l’autrice de 2019 à 2020. LS
Pas mal
Attention, il revient !
Gaston Lagaffe, le célèbre héros maladroit de bande dessinée, n'avait plus connu d'album depuis 1999. Il revient en librairie avec un nouveau dessinateur, le Canadien Delaf. La critique et les fans saluent la fidélité à Franquin à défaut d'originalité. afp/sc
Qui de Mélanie Richoz, Joan Suris, Bénedicte Belpois ou Luca Brunoni aura les faveurs du jury ? En direct et en public de Plateforme 10 à Lausanne, Quartier Livre vous fait découvrir les quatre finalistes du Prix du Public RTS 2023 et vous dévoile la lauréate ou le lauréat dans une émission spéciale, avec la participation exceptionnelle de la comédienne Natacha Koutchoumov. Animation : Nicolas Julliard et Ellen Ichters Quartier Livre, RTS La Première, di 03 décembre
Dans son dernier essai, OSS 117 - Lʹespion est-il mat ? (ed. Antipodes), notre invitée, Morgane Gay-Bianco explore le phénomène de la littérature dʹespionnage, à travers la figure dʹHubert Bonisseur de la Bath, espion de la CIA sous le nom de code OSS 117. Avant James Bond, avant les romans SAS de Gérard de Villiers, il y a eu les romans à succès de Jean et Josette Bruce, qui ont posé la figure de lʹespion parfait parcourant un univers simpliste, exotique et érotisé avec pour mission de sauvegarder le " Monde Libre ". M comment la littérature dʹespionnage tient-elle lʹépreuve du temps dans un monde qui fait la chasse aux stéréotypes ? Animation : Ellen Ichters / Chronique : Catherine Fattebert Quartier Livre, RTS La Première, di 26 novembre
Premier best-seller écrit par Laetitia Colombani, La tresse entremêle les histoires de Smita et de sa fille Lalita, Intouchables en Inde, de Giulia, jeune Sicilienne qui travaille dans lʹentreprise de perruques de son père, et Sarah, avocate canadienne atteinte dʹun cancer du sein. Trois femmes unies par un désir commun dʹémancipation et de liberté. Lʹoccasion pour la romancière, également actrice et réalisatrice de deux films, de retourner derrière la caméra. Elle est au micro de Rafael Wolf. Vertigo, RTS La Première, lu 27 novembre
Lecture Canap Le célèbre rendez-vous s'installe à La Chaux-de-Fonds avec une Lecture Canap' mignonne et inflammable, comme les Pives de Paulette éditrice, qui publient un petit texte d'Ed Wige appellé Milch Lait Latte Mleko. Ou quand une fillette débarque des Balkans avec sa maman dans le pays de la Bündnerfleisch et de la propreté. Mais où est son papa ? Pourquoi est-ce qu'il apparaît au téléjournal, entouré de policiers, dans une ville qui s'appelle La Haye ? La rencontre sera animée par Fanny Wobmann. La Chaux-de-fonds, Lecture Canap, di 03 décembre
Rencontre musicale La journaliste et romancière Sandra Mamboury se passionne pour la vie de son arrière-arrière-grand-mère, la cantatrice et compositrice Pauline Viardot, une des plus célèbres artistes lyriques du XIXe siècle. Son dernier ouvrage publié à Genève lui est consacré et fera l’objet de cette rencontre. L’entretien que Sandra vous propose à la bibliothèque sera agrémenté d’extraits musicaux enregistrés par des voix célèbres (Stéphanie d’Oustrac, Laure de Marcellus, Felicity Lott, Karin Ott ou encore Cécilia Bartoli) qui ont su rendre hommage à Pauline Viardot. Carouge (GE), Bibliothèques de Carouge, je 07 décembre