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Times Square, New York City avant (à gauche) et après (à droite) l'intervention de Jan Gehl. Photo: Service de Transport, Ville de New York

Quels changements avez-vous observés dans l'urbanisme depuis 1993, lorsque vous avez reçu le prix Sir Patrick Abercrombie de l'UIA ?

Depuis la publication en 1961 du livre de Jane Jacobs « Déclin et survie des grandes villes américaines » en réaction au modernisme et au développement des automobiles dans les villes, il y a eu un changement progressif vers un urbanisme basé sur des valeurs humanistes. Au début, ce changement était très lent et il s’est produit principalement en Europe, en Hollande et au Danemark. Plus tard, cette tendance à humaniser les villes s'est étendue à de nombreuses autres parties du monde, et plus particulièrement au cours des 20 dernières années, où l’on a pu assister à un fort recul de cette ancienne façon d’aménager les villes. Copenhague en a été pionnière et à partir de 1962, un long chemin a été parcouru pour créer une ville humaine. Mes recherches ont même été distribuées à l'école d'architecture et ont fortement contribué à ce statut de pionnière. Ce mouvement s’est intensifié après 2000, et tous les autres grands projets urbains auxquels j'ai participé sont postérieurs à période : Adélaïde en 2002, Melbourne en 2004, Sydney en 2006, Londres en 2004, New York en 2007, Moscou en 2012.

L’Agence GEHL Architects a été créée en 2000, pour assumer le trop grand nombre de commandes.  Aujourd’hui, l’agence emploie 80 personnes dans nos 3 bureaux, à Copenhague, New York et San Francisco.

 Dans Life Between Buildings, Gehl distingue 3 types d'activités dans les villes : nécessaires, optionnelles et sociales 

Quels sont vos recommandations pour créer des villes résilientes, saines, diversifiées et humaines ? 

J’ai essayé de rassembler toutes les conclusions de mes 40 années de recherche en une sorte de manuel, dans mon livre « Villes à l’échelle humaine. Je crois que mes recommandations pour prendre soin des « personnes », des piétons, de l’espace public et des cyclistes répondent vraiment à ces problèmes ; elles ne sont pas chères et peuvent être facilement appliquées dans toutes les régions du monde, riches ou pauvres, et elles peuvent être appliquées rapidement. Ce livre est aujourd’hui disponible en 37 langues.  

À la lumière de l'anxiété concernant les espaces publics suite à l'épidémie de la COVID-19, comment voyez-vous l'avenir d'un urbanisme à l’échelle humaine ?

Au fond, je crois que cette pandémie est un plutôt un cas qui doit être traité par des médecins. L'histoire nous a démontré que les problèmes de santé concernant les bactéries et les virus ont été traités avec succès par les médecins plutôt que par les architectes. Ce que nous, architectes et urbanistes, pouvons résoudre, ce sont les problèmes de santé communs de la société comme les accidents de la route, les maladies liées au mode de vie, la sédentarité, la solitude, le zoning, etc. Ces problèmes peuvent et doivent être traités par les architectes.

Les Sections membres de l'UIA et les membres du Conseil sont invités à présenter des candidats pour la médaille d’or et les prix 2021 ici

L'Union Internationale des Architectes (UIA) est une organisation non gouvernementale internationale basée à Paris. Créée en 1948, elle est la seule organisation représentant les architectes du monde entier pour unir tous les architectes, influencer les politiques publiques en matière de construction et de développement, et faire avancer l'architecture au service des besoins de la société.