On ne le soupçonne pas. Mais une partie non négligeable des dommages subis par notre environnement est l’héritage du passé. Causés notamment, par du matériel ou des infrastructures abandonnées. Mais qui continuent à produire leur action délétère. Et beaucoup de menaces sont à venir. Attendant le bon moment pour se réveiller. D’où l’importance de révéler au grand jour ces formes de pollutions dites « zombies ». Comme l’a fait la réalisatrice du documentaire « Les Fantômes du pétrole » diffusé le 29 janvier sur France 5. On y apprend qu’il y aurait sur la planète 20 à 30 millions de puits de pétrole abandonnés qui rejettent encore du méthane et des composés dangereux. La loi contraint les exploitants à reboucher ces « forages zombie ». Mais visiblement tous ne le font pas. Bien mieux documentées mais pas mieux traitées, les pollutions sous-marines incriminent les industries de la pêche. Les Nations Unies estiment que 640 000 tonnes de filets et autres cages « zombies » sont abandonnés chaque année au fond de l’eau. Ce qui provoque d’énormes dégâts sur la faune de mer. Pour ne citer qu’un exemple, l’an dernier 300 tortues d’une espèce menacée, ont été retrouvées mortes au large du Mexique, prisonnières de filets abandonnés. Mais, sous l’action du réchauffement climatique, d’autres menaces, de nature organique cette fois, pourraient avoir un effet dévastateur. En Sibérie, les chercheurs de l’Université d’Aix Marseille ont réussi à dénicher, puis à ressusciter 13 « virus zombies » emprisonnés dans le permafrost. Avec pour objectif louable de les étudier et préparer éventuellement des vaccins. Le plus simple serait encore d’éviter le dégel. Voire d’arrêter de semer des bombes à retardement. Ca n’a pas empêché la marine brésilienne d’en lâcher encore une bien grosse la semaine dernière, en coulant dans l’océan Atlantique l’ancien porte-avion Foch devenu trop vétuste. Un zombi de 30 000 tonnes chargé d’amiante et de métaux lourds. Désespérant !