| Il faut sauver le soldat Mayer |  | Par Pierrick Taisne
Directeur adjoint de la rédaction sport | Kevin Mayer qui abandonne et c’est tout l’athlétisme français qui tremble. Engagé dans un décathlon à San Diego pour tenter de décrocher les minima, le double vice-champion olympique de la discipline a jeté l’éponge jeudi à l’issue de la quatrième épreuve. Touché à une cuisse, Kevin Mayer n’a toujours pas décroché son billet pour les Jeux Olympiques de Paris. Quand on sait que le natif d’Argenteuil est le seul Français à être monté sur le podium à Tokyo (argent en 2021) et qu’il est le seul athlète français encore en activité avec Renaud Lavillenie à avoir décroché deux médailles olympiques (déjà l’argent à Rio en 2016), on craint le pire.
Dans le monde de l’athlétisme, on oscille entre espoir et crainte du fiasco. « Inquiet ? Non parce qu’on connait Kévin. On sait que c’est quelqu’un de très sérieux », rassure André Giraud, le président la Fédération française. « Ce n’est pas bon pour nos nerfs et notre stress, mais s’il est confiant et nous on a confiance en lui pour se qualifier », poursuit Patrick Ranvier le DTN. Les deux hommes savent qu’une partie de leur bilan dépendra de la prestation de Mayer au Stade de France en août prochain.
Diagana : « Ce n’est pas rassurant »
L’ancienne gloire Stéphane Diagana se montre, lui, plus circonspect : « Ce n’est pas rassurant, il voulait se qualifier à Brisbane un peu plus tôt dans l’année, ça n’a pas été possible. Ce n’est pas évident. Maintenant c’est un athlète de très grand talent, mais on sait ses fragilités. » Toujours à l’écoute de son corps, Kevin Mayer est un palmarès exceptionnel (double champion du monde, vice-champion d’Europe, double vice-champion olympique, détenteur du record du monde depuis 2018). Mais le sportif est fragile.
Le décathlonien est ainsi capable de passer totalement à côté de ses épreuves en raison de pépins physiques. Et c’est bien ce qui inquiète. Car dans une discipline désertée par les sportifs médaillables, Mayer apparaissait comme une valeur sûre de son sport. « Pas d'inquiétude, on se revoit rapidement sur la piste », a écrit le principal intéressé sur les réseaux sociaux, lui qui a jusqu’au 30 juin pour décrocher son sésame. A condition que sa cuisse le laisse en paix. |
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