Entreprises, tech, climat… La lettre économique qui va plus loin
Entreprises, tech, climat… La lettre économique qui va plus loin que l'info Entreprises, tech, climat... La lettre économique qui va plus loin que l'info, 23 octobre 2024 | |
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L'EDITO | IA générative : le marché peut vite se retourner | | par Anne Cagan Rédactrice en chef adjointe Tech @anne_cagan Quand un prix Nobel d’économie sonne le tocsin, il est prudent de l’écouter. Ce qui préoccupe Daron Acemoglu, récent lauréat du prestigieux titre, tient en deux lettres : IA. Non pas qu’il voit d’un mauvais œil le développement de cette technologie. Mais le fol engouement qu’elle suscite auprès des investisseurs l’inquiète. Seule une petite portion – 5 % – d’emplois est largement automatisable et donc remplaçable par une IA, affirmait-il en octobre dans les colonnes de Bloomberg. Pas de quoi donc justifier à ses yeux les investissements colossaux dedans. Daron Acemoglu n’est pas le seul à redouter qu’une bulle de l’IA ne se forme. Dans un billet remarqué, David Cahn, un associé de Sequoia Capital, met en garde contre "l’illusion selon laquelle l’IAG [NDLR : intelligence artificielle générale] arrivera demain et qu’en attendant, nous devrions tous amasser la seule ressource qui compte : des processeurs graphiques". Les déclarations des professionnels de l’IA entretiennent, il est vrai, allègrement la confusion sur ce que l’IA générative peut – ou pourra bientôt – faire. Dans ce climat incertain, "les usages de l’IA pour lesquels les clients seront prêts à payer ne sont pas encore clairs. Le grand public est peu susceptible d’acheter de l’IA. C’est au niveau des comptes entreprises que tout va se jouer", confie Alexis Deladerrière, gestionnaire de portefeuille d’actions mondiales et responsable des marchés développés chez Goldman Sachs Assets Management. Pour cet expert, les prochains trimestres seront décisifs : "le marché de l’IA entre dans une seconde phase, assez différente de la première, celle du développement d’applications concrètes." Les entreprises de l’IA vont devoir montrer des éléments tangibles, des usages monétisables, des revenus en hausse. "Car le marché peut vite se retourner, avertit Alexis Deladerrière. Le cas échéant, les financements se ralentiront. Les investisseurs attendront que des usages clairs soient établis avec les modèles actuels, avant d’investir davantage dans le développement de nouveaux modèles plus sophistiqués encore." Les besoins en semi-conducteurs vont également changer selon cet expert. Car les IA n’ont pas besoin de puces aussi puissantes pour répondre aux requêtes des utilisateurs – ce qu’on appelle l’inférence – que lors de la phase d’entraînement. Des puces moins coûteuses mais spécialisées vont entrer en scène. "Les entreprises les mieux positionnées pour profiter de cette seconde phase du marché sont celles qui ont déjà une vaste base clients et beaucoup de données. Elles pourront développer des applications pour leurs clients. Là encore, les petits acteurs qui veulent s’implanter feront face à des défis de taille pendant cette deuxième phase", souligne le responsable des marchés développés chez Goldman Sachs Assets Management. Si certains des espoirs placés dans l’IA générative sont excessifs, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. "Les rêves des entrepreneurs des années 2000 ne se sont pas concrétisés aussi vite qu’ils l’espéraient. Mais la plupart des évolutions qu’ils prédisaient se sont largement concrétisées dans les décennies qui ont suivi", rappelle-t-il. Le comité de sélection des prix Nobel ne s’y est pas trompé. Si Daron Acemoglu a remporté le Nobel de l’économie, de grands noms de l’IA - Demis Hassabis, John Jumper, Geoffrey Hinton et John Hopfield - ont remporté ceux de chimie et de physique. | |
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