Larmes de sirène Scène quasi ordinaire sur la côte atlantique. Depuis quelques semaines, certaines plages sont envahies par endroits de microbilles de plastique provenant peut-être d’un conteneur tombé en mer. Appelés aussi « larmes de sirène », ces granulés utilisés comme matière première par l’industrie représentent la deuxième source de pollution aux polyéthylènes et autres polychlorures sur les côtes françaises. Et il y en a bien d’autres. En fait, plus on avance dans le temps et plus on mesure l’étendue des dégâts. Des chercheurs de Toulouse viennent de mettre en évidence, au-dessus des Pyrénées, la présence de concentrations importantes de microplastiques, que l’on retrouve ensuite… dans la neige. Ces polluants sont transportés, semble-t-il, par les masses d’air. Les scientifiques recommandent notamment une meilleure gestion des décharges à ciel ouvert. D’où l’intérêt de l’algorithme mis au point par les chercheurs de l’université de Plymouth, capable de détecter sur des images satellite la signature spectrale des déchets flottants en mer. Et qui permet aussi d’identifier les points chauds sur terre. Qu’il s’agisse de décharges officielles ou sauvages. L’idéal serait, bien sûr, de diminuer à la source la production d’emballages en plastique. Mais d’après la Fondation Ellen MacArthur, les entreprises qui s’étaient engagées à mettre au point des procédés circulaires ne tiendront pas leurs objectifs. L’année dernière, la quantité de plastique vierge utilisée a encore augmenté. Force est de s’en remettre aux actions curatives. Fort heureusement, les initiatives ne manquent pas. La start-up française Pollustock vient de recevoir le prix de l’Innovation territoriale dans la catégorie Transition environnementale pour son dispositif de filets à placer sur les exutoires des déversoirs d’orages et des réseaux d’eaux pluviales. Dans un autre genre, des chercheurs espagnols ont découvert que deux enzymes présents dans la salive des larves d’un papillon de nuit étaient capables de dégrader rapidement le polyéthylène. La résistance s’organise. |