Chers lecteurs et chères lectrices de L’Expresso, Au lendemain de l'activation de l'article 49.3 de la Constitution par le Premier ministre, pour adopter le budget 2025 de la Sécurité sociale, les motions de censure déposées par le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national menacent de faire plonger le gouvernement. En attendant le verdict de la censure, prévu demain ou jeudi, cela va sans dire que cette instabilité politique grandissante met à mal la crédibilité de la France. Si le gouvernement est renversé, la France pourrait être contrainte de reconduire le budget de l’année 2024, entraînant ainsi un nouveau creusement des déficits, alors que Paris est déjà sous la surveillance de la Commission européenne, comme le rappelle Théo Bourgery-Gonse dans son article. « La censure et l’instabilité qui en découleraient, affaibliraient et appauvriraient considérablement notre pays à un moment critique », a mis en garde Benjamin Haddad, le ministre délégué chargé de l’Europe, sur X. Hier, face aux députés à l'Assemblée nationale, Michel Barnier a réitéré que la zone euro pourrait « exploser » si son budget de réduction du déficit n’était pas voté. Toutefois, le conflit budgétaire français ne devrait pas déboucher sur un scénario à la grecque, selon des analystes interrogés par Thomas Moller-Nielsen. Paris, contrairement à Athènes, n’a pas menti sur son déficit fiscal et n’a pas fait défaut sur sa dette. « On pourrait se retrouver dans une situation où les marchés deviennent plus nerveux, en ce sens, je pense que [Michel Barnier] a raison de s’inquiéter. Mais la dimension apocalyptique — [c’est] juste un outil politique pour rappeler à tous les partis français qu’ils doivent trouver une solution », explique à Euractiv Sander Tordoir, économiste en chef au Centre for European Reform, à Londres. En réalité, le conflit budgétaire de la France s’inscrit dans un débat plus large sur les risques que les niveaux élevés de déficit et de dette font peser sur la stabilité financière de la zone euro. Le mois dernier, la Banque centrale européenne (BCE) a ainsi averti que ces situations constituaient une menace croissante pour l’économie de la zone euro. Merci à tous et à toutes pour votre fidélité, bonne lecture ! Pour nous partager une information, un commentaire ou simplement nous dire bonjour, écrivez-nous sur X ou à [email protected]. Sarah N'tsia Éditrice de l'Expresso |