MYSTERIEUX
Mélodies en sous-sol

Roman bilingue conçu à quatre mains, le nouveau récit d'Elodie Glerum et Guy Chevalley émane d'une commande passée par La Vaudoise. Un feuilleton un brin fantastique qui se déploie dans l'architecture historique du site lausannois de l'assureur. 

Par Ellen Ichters

     

Maxime Chattam, La constance du prédateur, ed. Albin Michel, 448 p. 
Vingt ans que Maxime Chattam explore les noirceurs de l’âme humaine, traque les pires tueurs en série de papier, invente avec brio un univers de chasse où les monstres sont les abysses des lectrices et lecteurs, et les enquêteurs chargés de les arrêter, leur catharsis.  La constance du prédateur, son dernier opus, nous emmène dans les sillons de Charon, le passeur des morts. Passé et présent s’entremêlent dans un univers glaçant, dans ce polar sinistre qui nous fait palpiter le cœur à la manière des oiseaux et qu’on a de la peine à lâcher. CF
 

Mélanie Richoz, Guépard, éco-haïkus, éd. des Sables, 74 p.
Une maman écrivaine et son fils de 6 ans s’emparent des questions de la biodiversité et des espèces en voie d’extinction. Résultat: un très joli et singulier ouvrage, où les dessins d’animaux de l’enfant font écho aux éco-haïkus de l’autrice qui, habituée avec son style court et percutant à déranger, émouvoir et donner à penser, chérit la beauté du monde en un geste de gratitude, d'hommage et de partage. COC
 

Geoffroy Monde, La Voix de Zazar, ed. Atrabile, 248 p.
Des personnages tout riquiqui avec une grosse tête moche. Des vaisseaux spatiaux, géométriquement improbables. Tout cela servi par une ambiance ultra léchée. Bref, un style indescriptible entre le dessin animé enfantin et 2001 l’Odyssée de l’espace, pour un récit de science-fiction et de cannibalisme. Car quand Carol se réveille de son hyper-sommeil, son vaisseau de croisière est désespérément vidé de tous ses occupants. Commence alors pour lui un voyage solitaire et schizophrène, où il rencontre Frank, un cadavre congelé qui lui servira de confident… et de garde-manger. Un voyage autant con-con que gênant, qui brouille nos repères, sans jamais tomber dans l’inconsistance. GDD
 

Mikołaj Łoziński, Stramer, ed. Noir sur Blanc, 368 p.
Dans la famille Stramer ils sont huit. Nathan, le père abonné aux mauvais choix, Rywka, la mère aimante, et la fratrie de six, quatre garçons et trois filles qui n’en font qu’à leur tête et qui, au yiddish, préfèrent le polonais. Les enfants quittent le nid rue Goldhammer, mais face à la guerre qui approche et à l’antisémitisme qui gronde, le départ se transforme en fuite. La fin tragique de l’histoire est connue mais le lecteur, aux côtés des personnages attachants, se prend, et c’est ce que souhaitait l’auteur, à espérer un autre dénouement. AS
 

Rebekka Endler, Le patriarcat des objets, ed. Dalva, 336 p.
Nous découvrons enfin que la femme n’est pas un homme comme les autres dans cette civilisation organisée par le 50% mâle. Le génie des deux sexes n’est pas représenté. Quel temps perdu. Quelle harmonie, quelle solidité perdues. Pourquoi les femmes devraient-elles se sentir en permanence comme un enfant face à une contrebasse? Question de pouvoir. Rebekka Endler part d’un événement significatif et intime puis démonte avec pragmatisme et humour les procédés effarants de cette société si fière de son progrès. IM