Disney s’associe à Fortnite pour bâtir son royaume virtuel | | « Notre nouvelle relation passionnante avec Epic Games rassemblera les marques les plus appréciées de Disney avec le très populaire Fortnite dans un tout nouvel univers de jeux et de divertissement », prévient Bob Iger, CEO de la Walt Disney Company, dans ce communiqué commun aux deux superpuissances de l'entertainment. Dans un move que le boss décrit comme « la plus grande incursion de Disney dans le monde des jeux vidéo, offrant d'importantes opportunités de croissance et d'expansion », le groupe aux grandes oreilles a donc injecté 1,5 milliard de dollars dans le studio derrière le succès phénoménal de Fortnite. Une prise de participation au capital d'une société que Disney voit comme le vaisseau idéal pour se lancer dans la course au metaverse. L'idée ? Créer un gigantesque parc d'attractions virtuel qui regrouperait toute son offre au même endroit. « Une sorte de Disney World à la Fortnite !, présice Iger, teaser à l'appui. Où les gens pourront jouer, créer leurs propres jeux, regarder des vidéos, interagir entre eux et même faire du shopping. » Eminem et les Lego Un rêve que Disney a d'abord voulu réaliser seul, avec une task force spéciale metaverse montée en 2022 et licenciée un an plus tard. Pendant ce temps-là, Fortnite réussissait sa transition, passant d'un simple jeu de tir à une véritable expérience connectée avec un festival de rock et des concerts virtuels d'Eminem, Travis Scott et Ariana Grande. Des collabs, aussi. Comme celle avec le WWF France pour sensibiliser sur la gestion des ressources. Ou celle – nettement plus inspirante pour Disney – avec Lego, qui a débouché sur la création d'un univers commun particulièrement bien accueilli par les fans. « Disney a été l'une des premières entreprises à croire au potentiel d'unir leurs différents mondes avec le nôtre dans Fortnite, appuie Tim Sweeney, CEO et fondateur d'Epic Games. Désormais, nous collaborons sur quelque chose de totalement nouveau pour construire un écosystème persistant, ouvert et interopérable qui réunira les communautés Disney et Fortnite. » D'un côté les licences Disney, Pixar, Marvel et Star Wars, de l'autre, environ 250 millions de joueurs. Peur sur YouTube ? « Avec la façon dont l'industrie du jeu vidéo était structurée auparavant, elle n'a encore jamais connu de plateformes d'une telle ampleur », rappelle Fred Schank, senior vice-president of brand experience de l'agence The Marketing Arm, dans les colonnes de Digiday. Au point de faire trembler d'autres plateformes d'envergure comme YouTube, par exemple ? Pour Ben Woods, contributeur régulier du MIDiA Research, la réponse est oui. Pour deux raisons : « La première, c'est que les univers liés au gaming se sont déjà positionnés comme des espaces où les utilisateurs peuvent regarder du contenu. [...] Un jeu comme Roblox, par exemple, a non seulement autorisé les joueurs à télécharger des vidéos dans leurs propres mondes virtuels, mais il a aussi commencé à y tester la publicité vidéo. La seconde, c'est que le gaming s'est imposé comme une composante clé de l'économie des créateurs de contenu – particulièrement chez les audiences plus jeunes. [...] Lorsqu'on voit que Roblox a versé 701 millions de dollars à ses créateurs entre octobre 2022 et septembre 2023, la création de contenu dans les jeux vidéo a clairement le potentiel pour réduire le temps de création consacré aux plateformes de partage de vidéos... » | | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | « TikTok essaie de monter un business basé sur la musique, sans rémunérer convenablement la musique. » Après des mois d'interminables palabres autour d'un renouvellement du contrat de licence passé entre la plateforme chinoise et le groupe Universal Music (UMG), ce dernier a fini par quitter la table des négociations le 31 janvier dernier. Soit la date d'expiration du précédent accord. En cause, une brouille profonde sur la rémunération des artistes et leur protection contre les dangers de l'IA. Une décision qu'UMG justifie dans une « lettre ouverte à la communauté des artistes et compositeurs – pourquoi nous devons faire une pause avec TikTok » publiée la veille. Extraits : « Aujourd'hui, pour montrer à quel point TikTok compense mal les artistes et les auteurs malgré la croissance massive de sa base d'utilisateurs, ses recettes publicitaires exponentielles et sa dépendance toujours plus importante aux contenus musicaux, TikTok ne représente qu'environ 1% de notre revenu global. » Pourquoi c'est un pavé ? Très concrètement, cela signifie que, depuis le 31 janvier, Universal Music, l'une des plus puissantes majors de la planète, retire tout son catalogue de TikTok. Titres, artistes, instru... absolument tout ! Encore plus concrètement, cela signifie que, du jour au lendemain, des millions de contenus viraux se sont vus subitement retirés du réseau social. D'autres, comme certains edits de Pedro Pascal réalisés par des fans avec le hit de Shaggy, Hey Sexy Lady, qui avaient pris d'assaut la plateforme l'année dernière, sont encore visibles mais ont été mis en mute. Au point que beaucoup, comme le média The Verge, se demandent qui a le plus à perdre dans cette histoire... TikTok ? Universal ? Nos oreilles ? Les trois, assurément. D'autant que, selon une étude réalisée par MRC Data et Flamingo pour la filiale de ByteDance, 75% des utilisateurs affirment découvrir de nouveaux artistes sur TikTok et 63% y ont découvert un titre qu'ils n'avaient jamais entendu auparavant. Et si Rihanna, Lady Gaga ou Taylor Swift (Universal) ne sont plus là, Cardi B ou Dua Lipa (Warner) prendront la place. Au final, pas sûr que la musique y gagne non plus. | UN FORMAT À LA LOUPE | | Thomas Huchon est journaliste, ancien animateur de l'émission Anti-complot, diffusée sur LCI, et il a un problème : « Moi, j'essaie de vider la mer à la petite cuillère. Et je n'y arrive pas. Entre les algorithmes des réseaux sociaux qui donnent une prime systématique ou presque au mensonge et le temps qu'il faut pour faire une vidéo dans des conditions professionnelles... Le temps de fabriquer tout cela fait qu'on arrive systématiquement trop tard pour rattraper la force de diffusion du complotisme en ligne. » La solution ? Utiliser les super-pouvoirs de l'IA pour lutter contre la désinformation. Voilà pourquoi, épaulé par ses étudiants de Sciences Po Paris et l'agence Brainsonic, Thomas Huchon vient de donner naissance à Anti fake-news AI. Un média en ligne diffusé sur les réseaux sociaux (TikTok, Instagram et LinkedIn) où, malgré les apparences, ce n'est pas vraiment lui qui apparaît à l'écran, mais son avatar... « D'abord, une fake news est identifiée par Thomas Huchon ou par ses étudiants puis un script est rédigé, validé et envoyé dans le système, décrypte le site Stratégies. Une première intelligence artificielle "nettoie" le texte, en reformulant les phrases et les mots pour une meilleure qualité de rendu possible. Cette seconde version du script est ensuite envoyée automatiquement sur la plateforme HeyGen et lue par un avatar de Thomas Huchon, préalablement entraîné. Trois vidéos sont alors générées. » Ces trois rendus sont alors transmis aux monteurs et motion designers et « la vidéo est ensuite prête à être publiée moins de deux heures après la prise d'information. » Moins de fake news, plus de deep fakes ! | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | « Oh my god! - Eh oui, Emily, ça fait cet effet-là quand on voit un si beau pays... » Emily, c'est celle de la série Emily in Paris. Et la voix qui lui parle, ce n'est pas celle de Secret Story, mais plutôt l'incarnation de Netflix dans ce spot intitulé On n'a pas fini d'imaginer la France. Une ode à notre douce France, composée d'images issues des productions tournées dans l'Hexagone et réalisée dans le cadre d'un partenariat entre la plateforme et Atout France, l'agence de développement touristique mise en place par le gouvernement, « au service du rayonnement culturel et touristique de la France », dixit le communiqué de presse. CP qui mentionne, au passage, une étude menée auprès de spectateurs, américains, japonais et allemands, où l'on apprend que ceux « qui ont regardé des programmes français sur Netflix sont trois fois plus susceptibles de désigner la France comme leur destination de voyage numéro un ». 63% souhaitent venir visiter les sites culturels et les monuments, 61% veulent s'initier aux spécialités culinaires, et 58% désirent arpenter les villes françaises portées à l'écran. Un pèlerinage que le géant du streaming encadre aussi avec un « guide de voyage numérique », ludique et interactif, qui « propose une douzaine de parcours thématiques, un générateur de guides personnalisés et une sélection de plus de 70 lieux liés à des films et des séries iconiques à l'aide d'une carte interactive ». De quoi ravir les habitants d'Étretat... | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Depuis que le monde est monde, le Super Bowl NFL – aka la grande finale de la saison de foot US suivie jusque dans l'espace – rime avec publicité. A lot of publicités, même. Avec, tradition oblige, des spots inédits, aux allures de superproductions, diffusés avant, pendant et après l'évènement. Et parce que le Super Bowl, c'est ce dimanche, voici les trois plus belles pépites de cette édition 2024, pour l'instant... - Mullets, by Kawasaki : Un immense n'importe quoi comme on les aime ! Le pitch, en gros : Kawasaki a sorti un véhicule à mi-chemin entre le buggy et le pick-up, tellement parfait pour les rednecks américains qu'il fait pousser des coupes « mulet » un peu partout sur son passage... « Business in the front. Party in the back. » Et nuque longue pour tout le monde ! - That T-Mobile Home Internet Feeling : Le géant de la téléphonie mobile se paye Zach Braff et Donald Faison, l'iconique duo de la série Scrubs, pour faire danser Jason Momoa sur la musique de Flashdance... Douche finale incluse. What a Feeling. - Don't forget Uber Eats : Une flopée de stars pour nous expliquer que le meilleur moyen de se souvenir que la plateforme peut tout vous livrer, c'est de faire un peu de place dans votre mémoire. « Make a little room », comme le précise Jennifer Aniston qui, sans spoiler quoi que ce soit, a vraisemblablement effacé dix ans de sa vie. Et elle n'est pas seule... Quelqu'un pour raconter les Spice Girls au couple Beckham ? Et pour rappeler à Usher qu'il chante à la mi-temps, personne ? |
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