Comme beaucoup de grandes entreprises, la stratégie cyber d’EDF a changé de braquet pendant la crise sanitaire. Passer du jour au lendemain quelques 85 000 personnes en mode télétravail, cela s’improvise les premières heures, mais ensuite, il faut clairement redéfinir les priorités, réviser les process déjà en place et monter en puissance sa stratégie. C’est ce qu’a fait l’industriel en renforçant la sécurisation de ses systèmes tout en menant de front l’identification de ses environnements, des plus critiques à ceux qui méritaient un peu plus de flexibilité. Cette architecture est aujourd’hui mise régulièrement à l’épreuve avec l’organisation de crises entre plusieurs structures. En octobre dernier, EDF a franchi un niveau supplémentaire dans sa gestion de crise en menant un exercice de déstabilisation du SI de plus vaste envergure. Cet entraînement a consisté à créer à l’échelle une importante cyberattaque. Objectif : voir la réaction de chacun par rapport à une situation de crise majeure et s’entraîner à une meilleure coordination entre toutes les parties impliquées. 400 personnes y ont participé, réparties dans 25 cellules de crises, toutes différentes selon les métiers impliqués. Le résultat devait aider à l’avenir à gérer le plus efficacement possible l’ensemble des éléments ; de comprendre par exemple comment circulent les informations liées aux indications sur les attaquants, de déterminer les réponses à apporter et que cela soit compréhensible par tout le monde. Loin d’être improvisé, cet exercice de crise a nécessité 500 jours/hommes et 6 mois de travail. Mais c’est sans doute le prix à payer pour être paré à gérer toutes situation d’attaques le jour où cela arrivera.