Difficile, pour un amateur de sport, d’être passé à côté de Crypto.com ce week-end. Via de multiples contrats de partenariat, la plateforme indonésienne d’échanges de cryptomonnaies était en effet présente sur tous les plus grands terrains de jeux, à commencer par l’autodrome international de Miami où se courrait la cinquième manche du championnat du monde de Formule 1.
Le logo de la plateforme était, par ailleurs, visible sur plusieurs parquets de NBA, du mythique Staples Center, antre des Los Angeles Lakers rebaptisée « Crypto.com Arena » en 2021 moyennant un chèque de 700 millions sur 20 ans, aux maillots des Philadelphia 76ers, dont la plateforme est devenue partenaire en 2021 pour un montant annuel « à huit chiffres », selon les dires de Kris Marszalek, PDG de Crypto.com. Certains ont également pu l’apercevoir sur les terrains de Serie A, ligue italienne de football, sur les rings de l’UFC, plus grande organisation mondiale d’arts martiaux mixtes, ou encore sur les patinoires de NHL, ligue nord-américaine de hockey sur glace, où la plateforme d’échanges est le sponsor de la franchise des Los Angeles Kings.
Trop de pub tue la pub
Fondée en 2016, Crypto.com n’est pourtant pas le nom le plus ronflant de l’industrie des cryptomonnaies, souffrant d’un déficit de notoriété certain vis-à-vis de ses concurrents comme Binance, Coinbase ou même Kraken. Mais alors que ces derniers ont largement sabré leur budget sponsoring post-faillite de FTX, qui était elle-même particulièrement généreuse dans ce domaine, Crypto.com a de son côté maintenu ses investissements. La plateforme singapourienne s’est seulement retirée d’un accord à 495 millions de dollars (sur 5 ans) conclu avec l’UEFA. Bref, la plateforme qui a simultanément annoncé en octobre dernier l’installation de son siège européen à Paris et un investissement de 150 millions d’euros en France, ne lésine pas sur les moyens. Avec l’ambition de combler son déficit d’image par rapport à ses principaux rivaux.
Des investissements démesurés en publicité sont souvent perçus comme un signal d’alarme : cela peut laisser à penser qu’une entreprise est davantage focalisée sur son image que sur son cœur de métier. D’autant plus lorsque cette entreprise licencie, en parallèle, 20% de ses employés, comme ce fut le cas de Crypto.com, en janvier.
Quentin Soubranne