Entreprises, tech, climat... La lettre économique qui va plus loin que l'info, 20 novembre 2024. | |
|
|
L'EDITO | Climat : la Méditerranée au début d’un cycle potentiellement dévastateur | | par Baptiste Langlois Journaliste au service Climat et transitions @Bapt_Langlois Les images des rues boueuses et dévastées de plusieurs villes de l’agglomération de Valence, en Espagne, ont fortement marqué les esprits après les violentes inondations du 29 octobre qui ont tué près de 230 personnes. L’ampleur de la catastrophe pourrait cependant s’avérer minime face aux menaces futures qui guettent le bassin méditerranéen en raison du changement climatique. Alors que la COP29 organisée à Bakou, en Azerbaïdjan, se poursuit, 55 experts du réseau MedECC, venant de 17 pays, viennent de publier un état des lieux des risques climatiques et environnementaux affectant les zones côtières en Méditerranée. Vagues de chaleur marine en augmentation, pollution plastique, élévation du niveau de la mer… Les risques courus par les Etats riverains de cette mer intercontinentale sont nombreux et toujours plus intenses. "À mesure que le réchauffement global progresse, les écosystèmes côtiers, terrestres et d’eau douce atteindront leurs limites d’adaptation, particulièrement dans les scénarios à 3 °C au nord, et encore plus tôt au sud et à l’est", préviennent les auteurs. Le diplomate italien Grammenos Mastrojeni, secrétaire général adjoint de l’Union pour la Méditerranée (UpM), met lui aussi en garde : “La Méditerranée, cette grande masse d’eau qui n’est pas océanique, a eu le rôle de stabilisateur de climat pendant des milliers d’années. Cette fonction est désormais inversée. Au lieu d’être un moteur de stabilité, elle devient un moteur de chaos”. L’agriculture va en pâtir, mais pas uniquement : la distribution de l’eau aux centres urbains, la planification des infrastructures… Parmi les menaces, une semble encore négligée : comme la Méditerranée est la mer qui se réchauffe le plus vite, elle est aussi celle dont le niveau monte le plus rapidement. On parle d’une hausse d’une vingtaine de centimètres au cours des quinze prochaines années et d’une élévation d’un mètre, voire un peu plus, avant la fin du siècle. Les Romains disaient que si on voulait soumettre une population, il fallait la vaincre lors d’une guerre ; et que si on ne voulait plus jamais en entendre parler, il fallait éparpiller du sel sur ses champs. C’est-à-dire stériliser les terres et les aquifères. C’est ce qui va arriver avec le changement climatique et l’entrée de l’eau salée sur les terres. “Notre région a été plus chanceuse - et c’est peut-être pour cela que nous avons été historiquement un peu plus visibles que la moyenne - mais cette chance est terminée”, résume Grammenos Mastrojeni. La bonne nouvelle dans ce tableau particulièrement noir ? La menace est tellement grave qu’elle commence à faire bouger les choses. Sur l'énergie par exemple. “On a justement lancé une dynamique visant à intégrer les systèmes et les marchés de l’énergie autour du bassin. Le point de départ est une constatation très simple : l’Union européenne doit se décarboner d’ici 2050. Or cet objectif est impossible à réaliser sans compter sur le potentiel solaire du sud ou sur le potentiel hydraulique des Balkans”, détaille Grammenos Mastrojeni. Mais que d’efforts et de temps perdu pour en arriver là. “Sur le climat, on sait bien qu’on a des intérêts communs”, rappelle le diplomate. Désormais, il faut à tout prix accélérer. | |
| | |
|
|
| Les articles à ne pas rater |
|
|
| |
« Le risque est de voir l'Argentine quitter l'accord de Paris avant les Etats-Unis" - François Gemenne, auteur principal du 6e rapport du GIEC et professeur à HEC. | « Le risque est de voir l'Argentine quitter l'accord de Paris avant les Etats-Unis" - François Gemenne, auteur principal du 6e rapport du GIEC et professeur à HEC. | En ordonnant à sa délégation de quitter Bakou en plein milieu des négociations internationales sur le climat, le président Javier Milei veut faire un coup politique. Si l'Argentine venait à quitter l'accord de Paris sur le climat avant les Etats-Unis, d'autres pays comme le Venezuela, la Russie ou la Hongrie pourraient faire de même, entraînant avec eux des nations appartenant à leur sphère d'influence. |
|
|
| Télécharger l’application L’Express sur votre mobile | | |
| |
| | | Vous êtes inscrit(e) à la newsletter 13h Éco, si vous ne souhaitez plus la recevoir, cliquez sur ce lien. Conformément à la législation en vigueur vous bénéficiez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des informations qui vous concernent. Pour l'exercer, consultez notre Politique de protection des données personnelles. Cet e-mail contient des scripts destinés à l'analyse statistique sauf opposition de votre part, cliquez sur ce lien | |
|
|
|