Entreprises, tech, climat... La lettre économique qui va plus loin que l'info, 21 mai 2025. | |
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L'EDITO | Choose France : Sanofi, le trouble-fête | | par Thibault Marotte Journaliste @ThibaultMarotte Chaque année depuis 2018, l’Elysée se rengorge à l’occasion du sommet Choose France. Au château de Versailles, dans la galerie des Batailles et ses 11 mètres de hauteur sous plafond, Emmanuel Macron prend le micro devant un parterre de chefs d’entreprise pour annoncer une série d’investissements étrangers dans l’Hexagone. Chorégraphie rodée et discours conquérant, à l’image des combats victorieux de Tolbiac et de Wagram, représentés sur deux des immenses toiles qui ornent les murs. 2025 ne fait pas exception, avec une moisson record : le chef de l’Etat s'est réjoui, le 19 mai, que la France ait décroché 20 milliards d’euros d’engagements financiers sur une cinquantaine de projets. Une enveloppe qui vient s’ajouter aux 17 milliards déjà dévoilés lors du sommet sur l’intelligence artificielle de février dernier. Mais voilà, 20 milliards, c’est aussi le montant que le français Sanofi va prochainement investir, à lui seul… aux Etats-Unis. Hasard du calendrier, le géant pharmaceutique en a fait l’annonce trois jours seulement avant le raout versaillais, provoquant au passage l’ire de Bercy. La pression exercée par la politique commerciale de Donald Trump porte une nouvelle fois ses fruits. Comme avec le groupe CMA CGM, en mars dernier. Le patron de l’armateur, Rodolphe Saadé, avait révélé, au cours d’une singulière mise en scène dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche, qu’il allait injecter lui aussi 20 milliards d’euros sur quatre ans dans le transport maritime outre-Atlantique. Pendant que le chef de l’Etat se démène pour convaincre les investisseurs étrangers d’opter pour la France, de grands groupes tricolores cèdent aux sirènes trumpiennes. Sanofi a déjà plus qu’un pied aux Etats-Unis - il y réalise la moitié de son chiffre d'affaires. Pour autant, le message envoyé se révèle dévastateur, alors que l'industrie française joue sa survie. Sur les quatre premiers mois de cette année, le solde net d’ouvertures d’usines sur le territoire est négatif, tandis que l’emploi dans l’industrie manufacturière n’en finit plus de reculer. Tous les signaux ou presque sont au rouge. Le gouvernement a beau jeu de rappeler que la France est, pour la sixième année consécutive, le pays le plus attractif d'Europe en termes d’investissements étrangers, l'enthousiasme des débuts n'a plus la même saveur. | |
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