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Ça bouge (tellement) sur la planète Twitch

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Transformer Popcorn, l'émission hebdomadaire autour de l'actualité Twitch, en « kermesse de fin d'année », en grande fête du streaming. Finir la saison en beauté IRL. Telle était l'ambition nourrie par Pierre-Alexis Bizet, alias Domingo, suivi par 1,4 million de followers sur Twitch. Pari réussi puisque du 2 au 4 juillet s'est tenu le Popcorn Festival, réunissant 4 000 participants sur place, 450 000 spectateurs sur Twitch, et 75 agents de sécurité (« pour ne pas avoir d'embrouilles de seringues », comme l'explique Domingo, dans sa vidéo bilan de 1 h 37 !), dans la ville médiévale de Montcuq, dans le Lot. Soit en même temps que le festival de Garorock, organisé à Marmande, à une centaine de kilomètres.

Au programme : parties de jeux vidéo avec les streamers (ZeratoR, Mister V, Monsieur Poulpe) « crème de la crème du Twitch game », d'après Raoul Leibel, directeur du pôle Livestream de Webedia et organisateur improvisé du festival, course de bateaux gonflables, mais aussi concerts de musique avec un « line up digne des plus grosses scènes musicales européennes » (Bomel, PLK, The Toxic Avenger...). « L'objectif est de diversifier ce qui est fait sur Twitch, la musique est présente sur la plateforme et ça plaît à notre audience. C'est une touche de fraîcheur et cela permet de nous retrouver pour célébrer la fin de la saison de l'émission », explique Domingo à Stratégies. Le streamer a lui-même poussé la chansonnette, en tentant un duo avec PLK, conscient que « si jamais il me tenait le micro sur Petrouchka, l'un de ses tubes, ça pourrait être définitivement une fin de carrière pour moi », plaisante-t-il dans son débrief sur « cette soirée DINGUE ».

L'attrait pour cet événement inédit a été immédiat, d'après Michèle Benzeno, directrice générale du groupe Webedia : « L'engouement s'est fait ressentir dès les prémices du projet, lors du vote pour élire la ville qui accueillera l'émission en public et le festival. Organisée sur Twitter, la compétition a déchaîné les foules avec plus de 3 millions de votes », se félicite-t-elle sur LinkedIn. Autre preuve de ce succès : en sept minutes, les 4 000 places ont été vendues, dès l'ouverture de la billetterie. « Tout le monde s'est fait surprendre », admet Domingo dans La Dépêche. Pour soutenir un tel projet, à la fois financièrement et médiatiquement, l'événement a pu compter sur l'appui d'importantes enseignes : Xbox, Spotify, Discord et Pringles.

Ceux qui étaient également surpris, ce sont les habitants de Montcuq. D'après Claire de Villaret et Frédéric Plicque, acteurs de la culture à Montcuq, les locaux n'ont pas été informés par la municipalité ni associés à l'organisation ni bénéficié de tarifs réduits comme il est parfois d'usage lors de l'organisation de festivals. « C'est un "ovni", soutenu par deux multinationales (Amazon Prime Video et Spotify), qui débarque à Montcuq, en dehors de toute réalité locale », analysent-ils. De son côté, Webedia, organisateur du festival, se réjouit d'avoir pu « promouvoir l'accès au divertissement en zone rurale en phase avec nos engagements en termes d'inclusion ».

Une autre fête autour de l'univers du streaming est en cours, et connaît quelques couacs. Du 9 au 11 septembre se déroule le Z Event, un rendez-vous caritatif réunissant les plus grandes personnalités du jeu vidéo francophone. Plus d'une cinquantaine de streameurs se mobilisent pour un marathon de 50 heures, sur le thème de l'écologie, au profit de la Fondation GoodPlanet.

Une alliance qui fait grincer sévèrement des dents : « C'est à travers ses partenaires et ses mécènes que la Fondation est pointée du doigt, car elle participerait, involontairement ou non, à des activités de greenwashing », relate Numerama. Sur le site de GoodPlanet, les soutiens sont clairement affichés : BNP Paribas, Total, EDF... Pas exactement la tasse de thé de la Twitchosphère. 

Une cellule de crise est en place. Dans un thread sur Twitter, ZeratoR, organisateur du Z Event, s'est défendu contre les critiques multiples, expliquant avoir dû faire des concessions : « L'écologie, c'est de la diplomatie, parfois devoir discuter avec les principaux responsables, parfois tenter des choses », et annonce exceptionnellement l'organisation d'une interview « AVANT l'événement EN PLUS de celle qui aura lieu pendant le Z EVENT avec des intervenants. Nous espérons vous rassurer un peu plus sur l'utilisation future des fonds de cette collecte », prévient-il, dans un exercice de transparence. 

Au-delà des drama, à Story Jungle, ce qu'on retient c'est que la communauté Twitch, souvent composée de profils hybrides Streamer/YouTuber, s'impose chaque jour davantage comme l'épicentre de la créativité et des projets ambitieux de l'internet français. À l'instar de Squeezie, qui annonçait en avril le lancement de son propre grand prix de Formule 1. Rien que ça.  
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illustration de fougéres
UN PAVÉ DANS LA JUNGLE
Ça y est, c'est fait. Le Digital Markets Act (DMA) et le Digital Services Act (DSA) ont été votés et approuvés ce 5 juillet par les députés du Parlement européen. Ces règlements imposent des « obligations et des interdictions nouvelles aux géants du numérique pour limiter leurs abus de pouvoir et mettre fin aux zones de non-droit sur internet ». D'après Numerama, le DMA se concentre sur le « comportement des géants du Net sur le marché, en neutralisant toute pratique anticoncurrentielle », et le DSA vise « à contraindre les sociétés du numérique à réprimer les contenus illicites sur le Net, en les impliquant beaucoup plus (retrait des contenus, transparence des algorithmes, sanctions alourdies) ».

Pourquoi c'est un pavé ? Cette nouvelle législation « fait figure de pionnière et pourrait inspirer d'autres pays, dont les États-Unis », analyse l'AFP. Le DMA demande aux services de messagerie comme WhatsApp de s'ouvrir à d'autres plateformes et contraindra également Apple à autoriser les applications et les systèmes de paiement tiers sur les iPhone. Le non-respect des règles entraînerait une lourde amende. Cette application de la loi reposera sur des lanceurs d'alerte,constate Protocol. « Il y aura de plus en plus de personnes dans le monde qui diront : "Écoutez, pourquoi ne pas améliorer ces marchés et les rendre plus équitables ?" », a déclaré le législateur Andreas Schwab, en faisant référence au rapport accablant de Frances Haugen sur Facebook.

Ah, et sinon, Booba « part en guerre contre les influenceurs de Dubaï », ces « influvoleurs », selon Generasonrap. En cause ? Les placements de produits frauduleux. Il attaque directement la papesse de la télé-réalité et fondatrice de Shauna Events, Magali Berdah : « Depuis que j'ai commencé à dénoncer les arnaques de Magali Berdah et de sa clique de voleurs, je reçois des dizaines de messages de gens qui ont été victimes d'arnaques financières. » Et promet de mettre à disposition ses équipes d'avocats pour toute personne flouée. Il a même créé une adresse mail pour les malheureux.

Pour Magali Berdah, l'incompréhension prime : « Je n'ai aucune idée de pourquoi il s'attaque à moi. Je ne le connais pas. Qu'est-ce qu'il cherche ? De la publicité pour remplir le Stade de France en septembre prochain pour son concert ? Je ne comprends pas », a-t-elle déclaré.
UN FORMAT À LA LOUPE
08/07/2022 - NL4 FORMAT
Amazon mise sur les influenceurs pour toucher le marché des achats en livestream, révèle le Financial Times. Le géant du commerce électronique a augmenté ses investissements dans Amazon Live, lancé en 2019, pour prendre sa part dans un marché en pleine croissance. La société « cherche à reproduire le succès de ses rivaux pour tenter de relancer des ventes en ligne en perte de vitesse », explique le média, faisant référence à YouTube, Instagram, TikTok, mais aussi de petites startups soutenues par d'importantes sociétés de capital-risque, comme Whatnot, soutenue par Andreessen Horowitz. La société fait de l'œil aux influenceurs en proposant des milliers de dollars « aux plus grands noms » et des retraites paradisiaques dans des stations balnéaires mexicaines. « En attendant, TikTok a revu à la baisse ses projets d'achats en direct en Europe et aux États-Unis », constate l'expert des médias sociaux Matt Navara.
LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE
08/07/2022 - NL5 ON AURAIT AIME FAIRE
De son propre aveu, Joanna Stern aura mis 21 semaines pour faire une vidéo de 21 minutes. Afin de raconter les 15 ans de l'iPhone, la journaliste du Wall Street Journal a eu l'idée de confronter à la fois le récit des employés d'Apple qui ont participé au projet à celui de Noah Schmick, un sombre inconnu, mais qui a la particularité d'être « né le même jour que l'iPhone ». Un concept original, qui va au-delà du cadre des récits historiques traditionnels. Le média s'interroge sur une question simple : qu'est-ce que cela signifie d'avoir littéralement grandi avec l'iPhone ? Les témoignages, archives et graphiques se succèdent dans un récit captivant. À voir ici.
UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE
Comment les jeunes utilisent-ils les réseaux sociaux ? C'est la question posée par l'AFK, le think tank de la Gaîté Lyrique. L'organisation a lancé une consultation auprès de 1000 jeunes de 15 à 25 ans pour déterminer leur rapport à internet... et en a tiré une vidéo de 20 minutes, disponible sur YouTube, intitulée Génération post-internet. « Ça s'appelle "génération post-internet" parce que j'en ai ras le cucul de voir "Gen Z" – qui ne veut toujours rien dire – partout, et surtout parce qu'il me semble que leur principal point commun, au-delà de leur âge, c'est justement la fluidité entre IRL et vie numérique », contextualise Elodie Safaris, la rédactrice en chef en charge du projet

Six témoignages se mêlent – Ben, digital artiste convaincu que le « métaverse représente le monde de demain » ; Stacy, militante écolo féministe « acharnée » qui constate à quel point les internautes évoluent dans des bulles ; Régis, troll assumé dont le but premier est d'être un poil à gratter pris au premier degré ; ou encore Louan, créateur de bot sur Twitter dont les actions ont été reprises dans WiredForbes, ou par la BBC. On y apprendra, entre autres, que malgré les idées reçues, 70 % des 18-25 ans ne sont pas mobilisés en ligne, ni pour Black Lives Matter, ni pour MeToo, ni pour la justice climatique ! Un portrait d'une « génération plurielle, complexe, ambivalente », à voir ici.

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