Il faut bien le dire A quelque chose malheur est bon... Les effets bénéfiques, parce qu’il y en a, de la crise sanitaire apparaitront pleinement lorsque le virus sera maitrisé. Dans le monde du travail, certains se sont déjà révélés, notamment avec le développement, inédit par son ampleur, du télétravail. Pour les salariés, les avantages du travail à distance étaient déjà connus et la Covid-19 n’a fait qu’étendre la prise de conscience ; gain de temps pris sur les transports, efficacité accrue, etc... Pour les employeurs et les managers, qui étaient souvent les plus réticents à « lâcher dans la nature » leurs collaborateurs, les bienfaits du télétravail sont apparus en le pratiquant à plus grande échelle. D’abord, on a enfin compris que la quantité de travail ne se mesure pas en heures passées au bureau et que la formulation d’objectifs professionnels précis, indépendants de la présence, est nettement préférable pour tout le monde. Ensuite, la dispersion des salariés a conduit nombre d’entreprises à revoir leur organisation et à devoir distinguer l’essentiel et l’accessoire ; il en découlera très certainement des économies substantielles. Enfin, toujours sous la pression des deux confinements, l’utilisation des nouvelles technologies aura connu un essor inespéré, générant à terme des gains de productivité tout aussi inespérés. Or les gains de productivité, s’ils sont bien exploités, peuvent être la source d’avancées sociales appréciables, qui devraient rejaillir sur l’ensemble des salariés, y compris ceux pour qui le télétravail est impossible. Bref, sachons reconnaitre les « bienfaits indirects » de cette crise. Cela ne peut qu’aider à surmonter ce deuxième confinement. Philippe PELVET |