Achat en B2B : 8 tendances | | L'été sonne l'heure des bilans. Après le Reuters Institute et son Digital News Report qui donnait quelques clés pour naviguer dans l'univers des médias, Intuiti et La Poste Solution Business dressent une liste de constats et de tendances pour anticiper les comportements de vos clients B2B. Cette première édition de "Expérience d'achat en B2B", menée de mars à mai 2021, a été réalisée auprès de 402 dirigeants et membres de comité de direction – marketing, communication, finance, achats, commerce, expérience client. Que faut-il en retenir ? Leçon numéro 1 : les plateformes de référencement et les réseaux sociaux sont les canaux sur lesquels la recherche de prestataire va le plus se développer. Depuis le début de la crise, 30 % des sondés ont utilisé les réseaux sociaux pour chercher un prestataire. Leçon numéro 2 : la relation commerciale à distance s'ancre dans les mentalités. La moitié des sondés souhaitent des relations mixant physique et distanciel. 40 % des acheteurs ont définitivement remplacé les événements physiques par d'autres canaux. (On en parlait avec Julia Cames de Hubspot). Leçon numéro 3 : les nouvelles technologies ne sont pas forcément vues d'un très bon œil. Seulement un quart des sondés estime que l'émergence des bots est « une bonne chose ». Selon eux, ils participent plutôt à « une dégradation de la relation commerciale » et relèvent d'un « effet de mode ». 40 % d'entre eux restent frileux quant à l'usage du vocal et de l'intelligence artificielle dans leur parcours d'achat. Leçon numéro 4 : la personnalisation dans le parcours d'achat en ligne reste très demandée, mais certains rechignent à partager les datas nécessaires. 47 % des professionnels estiment que la personnalisation est la priorité pour contribuer à une bonne expérience d'achat de produit. Problème ? 4 sondés sur 5 sont « encore totalement ou partiellement opposés au partage de leurs données professionnelles à des fins de personnalisation ». Leçon numéro 5 : pour s'informer, les médias spécialisés ont la cote. Dans le cadre de leurs missions professionnelles, 78,6 % s'informent sur des revues spécialisées, 62,7 % sur les réseaux sociaux, 59,7 % via les newsletters (« qui doivent être suffisamment personnalisées, répondre à des attentes spontanées, aider à identifier des informations clés », insiste le rapport) et 37,1 % sur les médias généralistes. Leçon numéro 6 : on aime la vidéo ! Un pro sur deux regarde les replays de webinaires. Les tutoriels et les cas pratiques sont les 2e et 4e types de vidéos les plus regardées. « Cette année, nous avons remarqué une forte croissance de l'écoute de vidéos sans regarder l'image, une forme de multi-tasking. Aux entreprises de s'adapter en proposant des déroulés qui fonctionnent sans l'image », précise l'étude. Leçon numéro 7 : 40 % des 40-50 ans et 34 % des plus de 50 ans interrogés écoutent des podcasts professionnels. « Une véritable surprise », observe l'étude. Pour les podcasts, les interviews sont davantage plébiscitées que les analyses. 81 % des sondés écoutent des entretiens, tandis que 54 % tendent l'oreille à l'analyse. « Le format "interview" est plus facilement écoutable en multi-tasking que le format "analyse" », explique le rapport. Leçon numéro 8 : il ne faut pas abuser du webinaire. Seulement 36 % des professionnels de plus de 30 ans interrogés les consultent une fois ou plus par mois. Ceci dit 20,4 % des répondants ont pris contact au moins une fois avec un prestataire suite à un webinaire. A Story Jungle, on ne saurait trop vous recommander le live talk sur LinkedIn. | | | JUNGLE STORIES | Splash-Actu : « la première application d'actualité pensée pour les 15-25 ans » Une application gamifiée et interactive, avec des news du jour, développée spécialement pour la génération Z. Tel est le pari de Splash, l'application imaginée par Maxime Voisin et Hugo Travers, de la chaîne YouTube HugoDécrypte. Disponible sur l'App Store et le Google Store, elle vise à réconcilier les jeunes avec l'information en leur proposant un récap clair, condensé et personnalisé, sous la forme de fiches et de stories vidéo. Interview avec Maxime Voisin sur cette application très moderne. | | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Les médias traditionnels, c'est comme la politique, certains ont perdu la foi depuis longtemps. De nombreuses personnalités de médias l'ont bien senti et ont profité de la crise pour créer leur propre entreprise médiatique afin de s'adresser directement aux désillusionnés de la presse. « Les gens ont faim d'informations, mais pas de celles que les médias d'entreprises sont formés à leur donner », explique à Axios, Saagar Enjeti, coprésentateur de la nouvelle émission Breaking Points sur YouTube. Ce dernier a récemment quitté le site d'information politique The Hill pour lancer sa propre franchise via une chaîne YouTube et des podcasts. En un mois, sa nouvelle émission a gagné près d'un demi-million d'abonnés et se classe dans le top 10 des podcasts d'actualités sur Apple Podcasts aux États-Unis. Pourquoi c'est un pavé ? Cette tendance pourrait conduire à une polarisation continue des audiences, selon la journaliste Helen Lewis dans The Atlantic. Pour Axios, le plus « troublant » reste que cette tendance pourrait renforcer l'idée que « la désinformation est omniprésente et que le public ne doit pas se fier à ce qu'il voit dans les informations »... Et sinon, on vous signal ce très bon papier dans Les Echos sur Axios, à contre courant de la presse américaine. | UN FORMAT À LA LOUPE | | Le New York Times vise à rendre ses contenus plus digestes pour ses lecteurs sur les réseaux sociaux. Depuis le début de la pandémie, l'équipe chargée de l'audience définit comme une priorité la production des carrousels et des « cartes » (une slide avec des éléments factuels) sur les réseaux sociaux, pour faire part de l'actualité relève le NiemanLab. L'objectif étant d'avoir une « présence visuelle » plus importante sur les plateformes du Times et exploiter toutes les données qui existent sur le site web. « Lorsqu'il s'agit d'un sujet d'actualité important et compliqué ou d'un sujet qui bénéficierait d'un contexte, il y a une très bonne raison journalistique de faire ce genre de format », estime Jake Grovum, le rédacteur en chef adjoint pour les médias hors plateforme, dans les colonnes du NiemanLab. Facebook et Twitter sont un terrain propice pour la diffusion des « cartes » : les utilisateurs « prennent le temps de les lire et de les partager », note le média. « Même avec des modèles, ces formats demandent beaucoup de travail, quelle que soit la facilité de vos processus. Il faut plus de temps pour faire [une carte] que pour écrire un tweet et le diffuser, a nuancé Jake Grovum. Mais je pense qu'il est payant de comprendre son public et de s'appuyer sur des choses dont on sait qu'elles vont trouver un écho. » Le New York Times n'est pas le seul à avoir pris le pli des contenus visuels sur les réseaux sociaux : The Guardian, The Economist ou encore FrancetvSlash en ont fait leur marque de fabrique. Et sinon, TikTok lance son « TikTok Resumes », un programme pilote conçu pour continuer à développer et améliorer TikTok en tant que canal de recrutement et de recherche d'emploi (coucou, LinkedIn). | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | Liaisons dangereuses 2.0. Pour sa dernière campagne publicitaire, Back Market, la licorne française spécialisée dans le reconditionnement d'appareils électroniques, a imaginé un concept osé, tout droit sorti du Kamasutra : mettre en scène des êtres humains et des téléphones portables ayant des relations intimes sur le mur du KitKat Club à Berlin, club célèbre pour son ouverture sexuelle. Cette fresque de 320 mètres carrés, mêlant amour et technologie, a été réalisée par l'illustratrice berlinoise Viktoria Cichon. Selon elle, le message principal est de « relove the preloved », c'est-à-dire aimer ceux qui ont déjà vécu des relations passées. Pour présenter l'œuvre, la startup française a réalisé une vidéo promotionnelle aux effets cartoons très réussie. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | La SF fait l'armée. Une armada d'auteurs de science-fiction a rejoint momentanément les rangs du ministère des Armées pour imaginer les menaces du futur. « Son mode opératoire : mettre en scène, grâce à la science-fiction, des situations dans lesquelles l'armée française pourrait se trouver en difficulté », explique Le Monde dans une enquête à lire sur leur site. Si l'initiative peut paraître amusante, elle n'en est pas moins très sérieuse : « À partir du "et si ?" de la fiction, nous reparamétrons le système en travaillant sur des changements de règles du jeu. Si vous savez que l'avenir sera surprenant, vous êtes mieux armé pour résister à la surprise », explique l'écrivain Romain Lucazau. Reste que ce bouillonnement créatif au service de l'armée ne plaît pas à tout le monde. Pour Alain Damasio, maître de la SF française, mieux vaut « travailler au nom de la paix et de l'imaginaire de la paix », que celui de la guerre et de son lot de souffrances... |
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