À quoi bon "sécuriser" internet? | | Par Thomas Leroy, chef des informations de Tech&Co
| L'Assemblée nationale a adopté, ce mercredi, la loi pour "sécuriser" internet. Mais son contenu laisse planer un sérieux doute sur sa mise en place. | Une loi pour rien? Le gouvernement a finalement obtenu, ce mercredi, l'adoption de sa fameuse loi pour "sécuriser" internet. Sorte de mille-feuilles multithématiques, elle promet de protéger les mineurs contre les sites pornographiques, d'en finir avec les arnaques en ligne, bannir les cyberharceleurs… De bonnes intentions qui risquent pourtant de se heurter à des obstacles un peu trop solides. Empêcher les mineurs de se connecter aux sites pornographiques? Seulement s'ils sont basés en France ou en dehors de l'Union européenne. Or, le plus gros site est basé en République tchèque… Autre mesure du texte: un délit "d'outrage en ligne" sanctionnant tout contenu qui "porte atteinte à la dignité d’une personne ou présente à son égard un caractère injurieux, dégradant ou humiliant". Une définition suffisamment large pour être menacée d'une censure par le Conseil constitutionnel. Quant au bannissement des réseaux sociaux, cela ressemble à vœu pieu puisque les plateformes n'auront aucune obligation à vérifier le "casier" d'un internaute qui s'inscrit après avoir été banni. Pour sauver cette loi, on peut néanmoins espérer qu'elle lance un débat européen sur de nouvelles mesures pour davantage responsabiliser les réseaux sociaux. Mais, in fine, c'est bien à Bruxelles que tout cela sera décidé. |
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