LA TOUR DE PISE de Diastème par la compagnie Alizé-Théâtre - 30 ans de la compagnie. jeu et mise en scène : Françoise Gugger avec le regard de Stéphane Albelda décor et lumières : Alexandre Werner Difficile de se tenir droite, quand tout part de travers. « La Tour de Pise », c’est l’histoire d’un défi. Le défi de se lancer, de lâcher prise et de sauter dans la vie, malgré les peurs, les traumatismes et les chagrins. Vivre même si la vie ne ressemble pas aux contes de fées, même si la vie ne se déroule pas comme on l’avait prévue. À un moment, il faut sauter, plonger dans l’inconnu, prendre des risques, sans aucune garantie, pour ne pas passer à côté de la vie. Elle apparaît, là-haut, pétrifiée. Elle a le vertige. Incapable de bouger, elle raconte des bribes de vie, ce qui l’a façonnée, ses accidents de la vie…
À la fois naïve et rebelle, elle revendique ses peurs comme une armure mais les fêlures sont là. Vivre c’est marcher sur un fil et il faut avancer. Elle, elle a dérapé, un peu, beaucoup, elle a glissé par surprise sur un chagrin d’amour. Maintenant, elle s’accroche à ses certitudes. Si la vie n’est pas comme on nous l’a promis, alors il faut refuser de s’engager, refuser de prendre le moindre risque : « J’ai raison d’avoir peur. Tout le monde a peur. Les gens ont peur de tout, les gens ont peur tout le temps. Les gens ont peur de manger, les gens ont peur de respirer, les gens ont peur de faire l’amour, … les gens ont peur de mourir, les gens ont peur de mourir tout le temps… Alors les gens ne vivent plus. C’est rigolo, vous ne trouvez pas ? Je suis une personne normale, Monsieur. »
La Tour de Pise raconte ce combat de funambule sur le fil de l’existence. Elle se bat contre le vertige, résiste, raconte les pourquoi de ses fuites, de ses refus, les pourquoi appris depuis l’enfance, les chocs qui ont ancré ses peurs, qui ont détruit sa confiance.
Aimer… c’est la seule chose dont il faut vraiment avoir peur. « Je laisse ça aux menteurs, à ceux qui changent d’avis. » Mais l’envie est là, il faut surmonter la peur. Elle est là-haut, sur son plongeoir, elle a le vertige et tout commence… Un très beau texte, drôle, touchant, parfois stupéfiant, qui nous fait voyager dans les méandres de toutes les émotions et des peurs qui nous habitent et nous freinent. Un extraordinaire mélange tragique et drôle, qui secoue, surprend, amuse et bouleverse. Avec l’envie de donner envie, envie de vivre. Prendre son courage à deux mains et…sauter ! | 
